Cette interview est la première d’une longue série pour 2022. 😃
Plusieurs auteurs et autrices ont accepté de partager sur le blog de Livre et design, leur expérience d’écrivain publié et de graphiste en herbe. Dans le cadre d’une publication en auto-édition, ils ont réalisé eux-mêmes leur(s) couverture(s) et vous donnent leur retour d’expérience.
On commence avec Daphné Milpiet qui a accepté de se prêter au jeu terrible des questions-réponses. J’ai trouvé son témoignage très intéressant et je vous le dis de suite sa couverture m’a plu !
Sommaire
Présentation et écriture
1) Avant de commencer, peux-tu te présenter ?
Je m’appelle Daphné Milpiet, je suis auteure autoéditée depuis un an et demi. J’ai 28 ans, j’habite en Normandie. J’ai toujours touché à l’art par la photographie et la peinture, notamment avant de commencer à écrire.
2) Comment en es-tu arrivé(e) à l’écriture professionnelle ? Est-ce ton métier à plein temps ?
À côté, je mène une double vie dans laquelle j’étais enseignante. Et à 25 ans, burn out. J’ai décidé de me tourner vers l’écriture comme thérapie. Et ça a plutôt bien fonctionné ! Aujourd’hui, je suis directrice du centre de transcription de mon département.
3) Combien de livres as-tu auto-publié et dans quel(s) genre(s) ?
J’ai publié 4 livres : deux romans policiers (polar et thriller psychologique) et deux recueils de nouvelles collectifs, dont un sur le harcèlement scolaire.
4) Peux-tu nous partager ta routine d’écriture ?
Quand je m’y tiens (ça commence bien…) j’essaye d’écrire une demi-heure le matin avant de partir au travail. Ça fonctionne chez moi pour le premier jet car c’est de l’écriture automatique. Par contre, dès qu’on passe à la réécriture, c’est plutôt le soir. Le mieux pour moi reste l’après-midi en weekend ou vacances. Car je ne suis ni du matin ni du soir…
5) As-tu des conseils pour les auteurs qui souhaitent se lancer dans l’auto-édition professionnelle ?
Il faut s’informer et se former. On a la chance aujourd’hui avec internet d’avoir accès facilement à énormément de ressources. Instagram est une vraie mine d’or car on y trouve beaucoup d’auteurs bienveillants qui partagent leurs conseils et astuces. Il existe aussi pas mal de masterclass gratuites. Ça prend du temps mais c’est essentiel si on veut devenir professionnel, même à moindres frais. Il existe aussi des formations payantes si on souhaite investir.
6) Avais-tu une expérience en graphisme avant ta première couverture ? As-tu suivi une formation en graphisme ? Si oui laquelle et que t’a-t-elle appris ?
J’avais appris à utiliser Photoshop en autodidacte grâce à des heures passées devant des tutoriels et beaucoup de tests. Mais pas de formation officielle.
Couverture
7) Présente-nous ton livre !
Mon premier roman, L’enterrement, est un polar mais sans policier, bourré d’humour noir et publié en 2020. 1 mort, 4 suspectes : sa femme, sa fille, sa mère et sa sœur. Chacune leur tour, elles vont prendre la parole et témoigner auprès du lecteur. Chacune avait un mobile. Les secrets de famille vont être révélés et le chaos va s’installer. C’est le lecteur qui mène l’enquête.
8) Avec quels logiciels as-tu réalisé ta couverture et en combien de temps ?
Photoshop. J’y ai passé des heures mais je ne pourrai pas dire combien. De la prise de vue au résultat final, je dirais bien 15-20 heures de travail.
9) Comment as-tu trouvé l’inspiration pour ta couverture ?
Je suis très visuelle et je ne peux pas l’expliquer mais c’est comme si j’avais eu une vision un jour. Le livre était en cours d’écriture et j’ai vu cette petite fille, un pistolet dans la main, son doudou de l’autre, debout au milieu d’un cimetière visant le tombeau.
10) As-tu eu des difficultés particulières ?
J’ai pris moi-même la photo, de base en couleur. Le plus difficile était de trouver l’équilibre avec les contrastes, pour marquer chaque détail sans trop assombrir.
12) Qu’ont pensé tes lecteurs de ta couverture ?
J’ai eu beaucoup de retours positifs, y compris de libraires. Les seules remarques négatives étaient qu’elle était trop sombre et donc difficile à démarquer dans un rayon de magasin, et qu’elle ne reflétait pas l’humour (noir) très présent dans le roman. Ce sont deux retours pertinents que je garde en tête pour mes prochains projets.
13) Quelles leçons as-tu tirées de ta/tes première(s) couverture(s) ?
Je ne suis pas professionnelle, j’ai fait des erreurs. Mais la couverture est tellement un élément principal dans la commercialisation d’un livre, le travail d’un professionnel est une nécessité absolue et plus jamais je ne prendrai ça à la légère.
14) As-tu fait d’autres supports graphiques ? Si oui, dans quel(s) but(s) ?
Des flyers pour les salons, avec d’un côté la couverture et de l’autre le résumé du roman. C’est très utile car les visiteurs indécis peuvent relire tranquillement tout en allant visiter les autres stands. Très souvent, ils reviennent acheter mon livre.
15) Un conseil graphique pour les auteurs qui vont te lire ? 🙂
Question très compliquée car je ne me sens pas légitime et honnêtement je n’ai aucune idée de conseil, mis à part : payer un graphiste pour votre couverture. C’est un investissement dont on ne peut pas se passer si on veut être auteur professionnel et perçu comme tel.
Analyse et avis d’une graphiste
Tout d’abord bravo Daphné ! J’ai trouvé que tu as mis en place plusieurs techniques très intéressantes :
1) Tes flyers
C’est une très bonne idée. Le flyer est une technique événementielle utilisée dans tous les domaines car elle est très efficace !
En effet, les visiteurs jettent souvent les prospectus une fois chez eux mais après une dernière relecture. Ils vont garder ce qui les intéresse et donc faire un pas de plus dans le canal de vente même si ce n’était pas lors du salon.
On peut aussi imaginer faire un flyer en format marque-page (attention : les informations seront moindres sur ce format, on est sur de l’émotionnel surtout). Mais le visiteur gardera votre pub durant toutes ses lectures. Le stylo/carnet et même le tote-bag si on a un budget plus élevé sont aussi des solutions top !
2) Ta couverture
Points positifs 🐵
– Très belle photo, très belle composition (les plans, les lignes…).
– La photo est très accrocheuse car troublante : une fillette toute mignonne… avec un pistolet qui vise une tombe ?!
– le choix du titre : il fait écho à la photo qui lui fait aussi miroir. C’est ce que j’appelle saisir l’essence de sa couverture, bam ! Là, on veut lire et comprendre !
– le genre : les codes du polar sont là, on comprend de suite de quoi il s’agit sans lire le résumé : meurtre, famille, secret !
Points d’amélioration possibles 🙈
Je te rassure Daphné, ta couverture est déjà très bien et fait son travail !
– le placement du titre : j’aurai un peu diminué la tombe et la petite fille et agrandi le ciel pour placer le titre dans un espace plus lisible.
– la couleur de ton nom : rouge et noir on est dans le genre polar. Mais là où tu as placé ton nom, on a un peu du mal à lire (en tout cas sur écran). Peut-être le mettre au-dessus du titre ?
– choix de typo : les typos avec Serif sont moins courantes dans le genre polar (sauf si historique). Vu ton résumé, j’aurai privilégié une typo droite, sans Serif.
Je suis allée voir tes autres romans et couvertures et la qualité graphique est au rendez-vous ! Chapeau bas ! 👍
Retrouvez Daphné Milpiet
Facebook : https://www.facebook.com/daphnemilpietauteure
Instagram : https://www.instagram.com/daphne.milpiet/
Site internet : https://www.daphnemilpiet.com/
L’enterrement sur Amazon : ici
Et vous, que pensez-vous de la couverture de Daphné ? 👇👇👇