Faire sa cover et s’auto-éditer ! Témoignage de Sloane Morningstar

témoignage Sloane Morningstar

C’est la rentrée et qui dit rentrée dit interview d’une autrice ! (oui, oui)
Sloane Morningstar est autrice de Dark Romance. Elle a une stratégie graphique structurée qui va de la couverture aux goodies en passant par les kakémonos.
Bien qu’elle ne passe que par des professionnels du graphisme, elle a éduqué son œil et je crois que sa vision vous aidera !

C’est parti !

Présentation et écriture

1) Avant de commencer, peux-tu te présenter ?

Bonjour, je suis Sloane Morningstar, j’ai 41 printemps et je vis dans le sud-ouest de la France. Oui, j’ai un bel accent qui chante LOL. Ma première passion et mon hobby est le chant. C’est très thérapeutique pour moi qui suis une grosse nerveuse. Je m’adonne à cette discipline tous les jours durant au moins une demi-heure. J’aime, bien entendu, lire et regarder quelques séries. 

2) Comment en es-tu arrivée à l’écriture professionnelle ? Est-ce ton métier à plein-temps ?

L’écriture s’est imposée à moi quand j’ai commencé à lire des dark romances où le héro super vilain changeait au bout du cinquième chapitre pour les beaux yeux de l’héroïne. Je me sentais frustrée. J’ai toujours eu une attirance pour les bad boys et les hommes torturés ou avec des pathologies. C’est cela qui m’a entrainé dans cette folle aventure !

Ce n’est pas mon métier principal, j’ai un job à temps plein. Néanmoins, j’ai été motivée par ma première fan sur Wattpad à passer le pas vers l’édition. De par mon expérience professionnelle, il était inenvisageable pour moi de passer par une maison d’édition. Je suis depuis trop longtemps autonome dans mon métier et j’ai un parcours étudiant assez riche dans le marketing et le management. Je me voyais très mal confier mon travail à une tierce personne et la laisser me diriger ou toucher mon labeur.

3) Combien de livres as-tu auto-publié et dans quel(s) genre(s) ?

J’ai publié jusqu’ici 2 livres dont un premier tome d’une duologie. Je suis une auteure qui ne se plait que dans le genre sombre, soit de la Dark Romance ou Dark Erotic Thriller. Je suis encore à ce jour, incapable de composer un personnage masculin doux et équilibré mentalement MDR.


4) Peux-tu nous partager ta routine d’écriture ?

Je ne mélange jamais mon temps professionnel avec mon job d’écriture, en conséquence, j’écris souvent tard dans la nuit. Je commence une fois que mes enfants sont au lit afin d’être dans les meilleures conditions de calme pour laisser libre cours à mon imagination. 

Je rédige mon chapitre (ils font en moyenne 10-12 pages Word), une fois terminé, j’enregistre et j’éteins. Je compare ma méthode à la pâte à pain. Je laisse ma pâte gonfler durant 24 à 48 heures et puis je rouvre le fichier et je relis ce que j’ai écrit.

C’est comme une découverte totale de ce que j’ai écrit, je repère les mauvaises tournures de phrases, je reprends ce qui ne me plait pas, et je corrige les fautes que me signale mon logiciel Cordial. Avec cette méthode, je parviens à voir aisément les erreurs.

Je n’ai jamais de plan directeur, je suis trop indisciplinée dans ma façon d’écrire. J’ai essayé de suivre les conseils de mes amies auteures : établir un plan, anticiper le nombre de chapitres, faire des fiches… Malheureusement, ça ne marche pas avec moi, je pars toujours en cacahuète en cours de rédaction LOL. Je me sens « possédée » par mes personnages et ils n’en font qu’à leur tête et ne respectent rien de ce que j’avais prévu au départ PTDR.

La seule chose qu’ils respectent est la fin, car c’est toujours la première partie que j’écris. J’ai toujours une fin avant d’avoir tout le reste. J’écris donc mon histoire autour de ce final.

Je ne suis pas une grosse productrice niveau quantité de manuscrit annuel car j’ai peu de temps à consacrer à mes écrits. De plus, je suis incapable d’écrire des chapitres courts, résultat des courses, ça me prends du temps pour arriver à une histoire complète. 

5) As-tu des conseils pour les auteurs qui souhaitent se lancer dans l’auto-édition professionnelle ?

Avant toute chose, bien s’entourer. L’auto-édition c’est 50% de qualité de plume, 50% d’équipe et d’intervenants extérieurs.

Se composer une bonne équipe de bêta et d’alpha (l’idéal est d’avoir même un/une auteur(e) dans son équipe). 
Bien se renseigner autour de soi pour trouver un pro de la correction orthographique, un graphiste pro pour la cover et investir dans ces deux pôles car ils sont les intervenants les plus importants et ceux qui permettrons que votre roman soit remarqué et de la bonne façon.

On n’a pas une deuxième chance de faire une première bonne impression.

Publier une cover faite sur Canva à l’arrache, un roman truffé de fautes d’orthographe, n’est certainement pas la meilleure manière de se faire connaitre et de donner envie à qui que ce soit de vous relire.

Bien vérifier aussi ses sources, ne pas hésiter à faire des recherches sur internet, et se méfier de sa mémoire, elle nous joue parfois des vilains tours.

Je vais vous partager rapidement mon expérience en tant que première dans l’auto édition : 

Je n’avais pas beaucoup d’argent pour investir et je me suis dit « ouais, bon ça passe ». J’ai fait confiance à la première personne qui s’est présentée avec un tarif ridicule pour la correction orthographique du manuscrit, en me disant « cool, la bonne aubaine »

Résultat des courses : un fichier publié sur Amazon… truffé de fautes d’orthographe. Je le découvre au bout de quelques mois suite à des commentaires qui le soulignent. Je ne suis pas têtue, et je vérifie le fichier. En effet, une catastrophe.

Mais la leçon ne m’a pas servi.

Je réitère, je fais confiance une deuxième fois à une personne qui se prétend correctrice avec un tarif sympa. Elle m’est recommandée par une autre auteure. Je confie le travail et paye. Ayant dû retirer le fichier d’amazon, je me précipite à son retour pour vite le republier, pensant que je ne peux pas tomber deux fois sur la même bêtise…

Eh bien, si.

Morale de l’histoire ? Le peu cher est suspect.

Un professionnel ce n’est pas 75€ pour 450 pages. Un pro c’est avant tout une facture, un certificat Baudelaire. 

Prendre plusieurs avis auprès de vos confrères, faire le tour des pros, car une correction de 450 pages, ce n’est pas non plus 1000€. Prendre le temps de vérifier le fichier à son retour, l’erreur est humaine tant qu’elle reste minime.

Investir une somme assez importante, c’est aussi réussir sa sortie. Car oui, une correction et une cover pro ce n’est pas donné, mais non, ce n’est pas parce qu’on est auto édité que l’on doit négliger la qualité de ce que votre lecteur payera pour passer un bon moment avec votre plume.

Note d’Anaïs : Il faut faire attention aux tarifs « alléchants ». En ce qui concerne ma partie, le graphisme, un prix trop bas peut signifier 3 choses :
soit que vous avez affaire à un graphiste junior qui débute (et à qui je conseille d’augmenter ses tarifs et de ne pas se faire écrabouiller par le marché !) ;
– soit à un graphiste qui a fait le choix d’avoir un rendement client de dingue (donc des choix de productions qui lui font sûrement gagner beaucoup de temps comme : des éléments pré-prêts réexploités ou toujours la même composition ou peu de travail sur l’image…) ;
– soit à une arnaque.
😬
Pour rappel, un graphiste pro à la journée c’est en moyenne 350 €. Selon le travail qu’il vous propose, on la dépasse facilement.

6) Avais-tu une expérience en graphisme avant ta première couverture ? As-tu suivi une formation en graphisme ? Si oui laquelle et que t’a-t-elle appris  ?

Je n’ai pas d’expérience ni de formation dans ce domaine. Néanmoins, dans mon secteur d’activité, j’ai eu la chance d’avoir accès à des formations de communication, et le graphisme en faisait partie. Pas dans la composition, mais dans les règles d’esthétiques et d’images que l’on diffuse.

Ce que j’ai retenu de tout cela est que l’image que l’on véhicule est celle qui restera. Si votre cover fait amateur, vous véhiculerez une ambiance de « je m’en fous » et le lectorat potentiel peut facilement associer le genre de la cover au contenu. Penser que la plume et le contenu doit être aussi « négligé » que la couverture.

L’auto-édition n’est pas une forme « low cost » de l’édition.

On se doit de donner à notre lecteur la même qualité qu’une maison d’édition. Le lecteur paye pour vous lire autant que chez une ME.

Respectons nos lecteur et acheteur.

Couverture

Une image contenant texte

Description générée automatiquement

7) Présente-nous ton livre !

Insane est paru en mai 2022. C’est un dark erotic thriller qui contient des sujets prohibés, tels que meurtres détaillés, violence graphique, sexe, viol et autres sujets délicat tel que l’automutilation. Il y a une histoire d’amour au centre, mais qui a du mal à trouver sa place en raison des nombreux obstacles. 

J’y aborde le dédoublement de personnalité avec trouble schizophrénique.

Voici le résumé : 

Suite au meurtre de son père, Lake et sa famille sont forcés de changer d’identité et de déménager afin d’échapper à leur passé.
Depuis cette terrible épreuve, la jeune femme se bat pour se reconstruire.
Mais alors que la vie reprend son chemin, elle assiste à une scène glaçante. Cet événement va bouleverser le cours de son existence et la mettre sur la route de Dayan.
Redoutable exécuteur d’une puissante organisation criminelle, sa rencontre avec Lake va remettre tous ses principes et sa ligne de conduite à rude épreuve. De plus, celui ci a ses propres démons, dont un et pas le moindre : son alter ego Kael.
Lake va se retrouver prise dans une guerre qui se joue entre deux personnalités qui se déchirent.
Si l’un incarne les ténèbres, l’autre pourrait être sa rédemption.
Comment traiter avec deux personnes que tout oppose quand elles portent le même visage ?

8) Avec quels logiciels as-tu réalisé ta couverture et en combien de temps ?

Je ne réalise jamais moi-même mes covers. Je confie toujours cette part très importante à une graphiste professionnelle (soit M.A Vision ou Nuance Web).

Néanmoins, je fais des covers provisoires pour Wattpad à l’aide de Paint3D ou Canva pour l’assemblage final.

👉 Lisez aussi le témoignage de Manon Viet qui utilisent Photoshop !

9) Comment as-tu trouvé l’inspiration pour ta couverture ?

J’ai toujours en tête une image centrale. J’aime que mes couvertures soient sombres et originales. Je demande toujours à mes graphistes de composer elles-mêmes les éléments centraux de la cover. Elles me connaissent bien et savent ce que j’aime. C’est avant tout un travail d’équipe et une bonne entente entre nous. Elles vont prendre deux voire trois images différentes, les disséquer pour prendre un morceau de l’une, une partie de l’autre afin de composer une image unique. 


10) As-tu eu des difficultés particulières ?

La seule difficulté qui peut se poser c’est quand tu n’arrive pas à bien exprimer à ta graphiste ce que tu recherche ou attend. La communication a du mal parfois à passer et c’est frustrant. La clé de la réussite est la patience, une bonne communication et une confiance entre les deux parties.

11) Qu’ont pensé tes lecteurs de ta couverture ?

Ils ont adoré et adulé la cover. Elle est à mon image, donc, ils n’en espéraient pas moins, elle colle bien avec le contenu du livre. Je n’ai eu que des retours positifs, des messages d’impatience, d’excitations et d’admiration pour le superbe travail de la graphiste.


12) Quelles leçons as-tu tiré de ta/tes première(s) couverture(s) ?

Je n’ai pas eu d’expérience négative avec la première. J’ai d’office confié la création à une pro !

13) As-tu fait d’autres supports graphiques ? Si oui, dans quel(s) but(s) ?

Oui, je fais chaque année, à l’occasion des fêtes, des box de Noël ou de Saint Valentin. Je passe des heures sur le net à la recherche d’articles qui correspondent à l’ambiance de mes romans (tels que décapsuleurs, bijoux…). Pour les portes clés, je les ai fait faire à un pro que l’on trouve sur Facebook.
Même pour les goodies ou les marque-pages, je fais toujours appel à des spécialistes. J’ai récemment commandé un Roll-up pour les salons, j’ai confié la création du visuel à Many Design (elle a fait une merveille). Pour les marque-pages, je les fais faire à un imprimeur de chez moi. Les tasses sont faites sur le site mug.com.

Note d’Anaïs : Très bonne idée de créer une collection de goodies variée et à des périodes données. Si vous voulez faire pareil n’hésitez pas à pousser l’idée pour que l’objet choisi corresponde à votre genre littéraire (ex : une tasse artisanale pour un esprit feel-good hivernal, un bijoux-menotte pour une romance sexy, un stylo et calepin pour un polar…). Ceci dit, le marque-page et le tote bag restent des bons classiques ! Ce dernier surtout lors des salons ! 🙂
Faire des goodies a un coût mais cela peut aussi être l’occasion d’organiser un concours entre vos lecteurs avec des lots limités. Et puis on peut envisager aussi le goodie « expérience », votre lecteur gagnant peut partager un moment avec vous sur un thème précis… Bref pleins d’idées !

14) Un conseil graphique pour les auteurs qui vont te lire ? 🙂

Faire faire une cover, c’est avant tout penser à son lectorat. Elle ne doit pas forcément vous plaire qu’à vous, mais surtout entrer dans les « codes » du genre, répondre aux attentes du lectorat (oui, je vous entends hurler derrière votre écran) mais, malheureusement, c’est un fait qui s’est avéré juste pour de nombreux auteurs. Regardez autour de vous, allez sur Amazon, recherchez les livres qui cartonnent le plus dans votre genre, faites de l’observation et vous verrez rapidement les codes.

Exemple qui me file des frissons mais qui est vrai malheureusement (oui, je dis malheureusement car je n’aime pas du tout cela à titre perso en tant que lectrice) : les codes de la dark romance c’est le torse nu d’un homme placardé sur la première de couv. Pour la contemporaine, c’est le couple.

Vous n’aimez pas ça ?

Je le comprends.

Mais c’est la triste réalité des codes des genres, et si on garde des œillères, on passe à côté de ventes.

Pour info, il y a des formations pour auteurs qui sont géniales et ce genre de problématique est bien expliqué parmi tant d’autres modules pour réussir dans l’auto édition.

Note d’Anaïs : Respectons les codes des genres ils le méritent (ou pas ah, ah). Si vous faites appel à un graphiste, il les connaîtra en majorité et vous aiguillera (là aussi c’est un moment d’échanges enrichissant). Pour ma part ce que je vois dans ma pratique pro où je m’attaque à tous les genres, c’est qu’il faut analyser régulièrement les marchés (veille), analyser les covers et savoir équilibrer la sienne entre respect des codes, tendances à venir et droit de veto. C’est pour ça que faire appel à un presta et souvent plus efficace que faire sa couverture soit même, il réussit ce jeu d’équilibre entre écouter vos envies et les refreiner quand elles mettent à mal l’efficacité de la couverture. Mais là aussi, je plussoie Sloane, il faut communiquer (d’ailleurs si un pro fait la sourde oreille cela peut expliquer son tarif bas également) 😁

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« Insane » partie 1 : ici
« Insane » partie 2 : ici

Et vous, que pensez-vous de la couverture de Sloane ? 👇👇👇

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